Viticulture : la floraison

La floraison est une étape clé pour l'établissement du rendement de la vigne. Moment clé dans l'établissement du rendement de la vigne, le bon déroulement de la floraison dépend à la fois du climat et des éléments nutritif à disposition.

L'établissement du rendement en vigne est un phénomène complexe. Le rendement se construit en effet en sept étapes physiologiques sur deux années :

1 - initiation et différenciation des inflorescences (année n-1)

2 - dormance hivernale et taille ( année n-1, année n)

3 - débourrement (année n)

4 - fin de différenciations des inflorescences et formation des fleurs (année n)

5 - fécondation / avortement

6 - formation des baies

7 - remplissage des baies

Chaque étape se produisant à un moment clé du développement de la vigne et certaines étapes sont dépendantes l'une de l'autre et constituent un facteur limitant dans l'expression de l'optimum du rendement. La floraison est une étape clé.

Lors de la phase de floraison deux évènements distincts se produisent : la pollinisation et la fécondation. La pollinisation est influencée par les conditions climatiques. En cas de pluie notamment, les capuchons floraux peuvent rester collés et entrainer un avortement des fleurs. Pour la phase de fécondation, une fois que le pollen est au niveau du pistil, son bon déroulement dépend d'une part de la température mais aussi des éléments nutritifs à disposition.

Il peut y avoir à ce moment là une compétition pour l'azote, liée à la croissance de la vigne. A la floraison, la vigne devient autotrophe, elle passe de ses propres réserves de C (carbone) et de N (azote) à la photosynthèse.

C'est d'ailleurs ce qui explique que certains cépages sont "coulards", ils présentent généralement un décalage dans la mobilisation des nutriments vers la photosynthèse. Il y a donc possibilité d'une certaine influence des pratiques culturales sur cette composante du rendement.

L'écimage, par exemple, réalisé au moment de la floraison, bloque la phase de croissance de la vigne et réoriente les éléments nutritifs vers la floraison.

Exemple d'expérimentation en Bourgogne :

Réaliser idéalement le premier écimage vers la mi-floraison

En Bourgogne, le Vinopôle Sud Bourgogne a mené des expérimentations sur le taux de nouaison pendant trois ans sur cépages Chardonnay, en faisant varier la date d'écimage. "Comme dans la littérature, il a été trouvé une tendance. Le premier écimage peut favoriser les baies et limiter la coulure, en limitant la concurrence entre les deux phénomènes : la croissance de l'apex et la nouaison des baies. Sur le terrain, ce  n'est cependant pas une option technique facile, car la plupart du temps, le positionnement de ce passage est décidé en fonction des conditions climatiques, mais quand c'est possible, sur les parcelles les plus sensibles à la coulure, il est préférable de réaliser le premier écimage vers la mi-floraison, plutôt que trop tôt (- de 25% de floraison) ou trop tard. Cette approche est à raisonner à la parcelle en ciblant les vignes les moins productives. A noté que sur les parcelles touchées par le court noué, la vigne pousse moins et cela décale la date de rognage."

Source : Viti Leaders (mai-juin 2018)




Commentaires

Articles les plus consultés